Coucou, c’est encore moi,
Je me rends compte que j’ai une semaine et demie de retard dans mes récits et qu’il y a beaucoup de choses que je n’ai pas dites. Donc j’en étais au weekend du 18. Je suis encore une fois rentrée sur Arequipa le jeudi soir avec Claire, Chris, Adeline et Fernando en voiture. On est rentré assez tard, vers une heure du matin je crois, autant dire que mon lit m’appelait avec force et intensité !
En fait, depuis le début de la semaine, on avait prévu, avec Claire, de retourner (pour elle) à Cusco parce qu’elle n’avait pas profité de la ville lors de son voyage au Machu Picchu avec Adeline. Ce n’est sans compter sur cette magnifique grève du côté de Puno qui s’est étendu sur la route pour Cusco. Donc impossible de passer les barrages fait par les Péruviens. Cette grève, c’est devenu un truc de fou. Il s’agit plus d’une révolution que d’une grève. Les habitants jettent des pierres sur les policiers, font des blocages sur les routes et menacent même les touristes. On a rencontré deux Australiens (dont un avec un rire suuuuper chelou, hein Claire !) qui nous ont dit qu’ils avaient passé la frontière en bateau, qu’ils avaient coupé à travers champs avec d’autres touristes et qu’ils se sont retrouvés encerclés par des grévistes, pierres à la main. Ils ont du payer chacun 50 soles pour pouvoir passer, sinon, ils se faisaient lyncher. Truc de fou !
Du coup, pas de Cusco mais weekend reposant à Arequipa. Enfin, pas si reposant. On est sorti le samedi soir et on est rentré vers 4h du matin. Chris était avec nous, c’est lui qui conduisait. On a bien rigolé. Dans ce pays (et avec Claire surtout, je me suis rendue compte), je n’arrête pas de raconter des bêtises ! C’est drôle ! Le dimanche, Claire a dormi, moi j’ai geeké comme une malade. Ne rien faire, quel pied ! Un peu deg quand même de ne pas être allées à Cusco pour le dernier weekend de Claire au Pérou.
Adeline, Marion, Léa et Fanny (une amie d’Adeline qui fait son stage à Lima) sont descendues dans le canyon. Le dimanche soir, je suis allée, avec Claire, au terminal de bus pour redonner les surplus d’affaires de Fanny qu’elle avait laissé à Arequipa. Du coup, j’en ai profité pour prendre mon billet de bus pour rentrer à Chivay. Plus de place au bus de 5h, pas d’agent de la compagnie Andalucia qui a des bus à 6h et 9h, donc j’ai pris un bus à 11h30, ce qui aurait du me faire arriver vers 14h30, 15h (heure à laquelle mon cours devait commencer). On est arrivé à 15h20, le temps que je rentre, mon élève était déjà repartie, ce que je comprends.
Cette semaine a été une grosse blague encore. Mon cours de 6h45, je savais que je ne devais avoir qu’un élève, Maria Cristina étant absente. A 7h, mon élève, toujours pas là, je décide d’aller faire autre chose, je n’allais pas l’attendre pendant quinze ans et je pensais qu’il ne viendrait pas (oui, il n’y pas que la non-envie de faire le cours). En fait, il est carrément venu, je ne sais pas à quelle heure et m’a laissé un mot (c’est comme ça que j’ai su qu’il était venu.).
Le mardi, re grosse blague. On était le 21 et c’était la fête de la province, donc jour férié. Sauf qu’au CETPRO, ça ne l’était pas. On avait changé et mis le jeudi en jour férié comme Adeline et moi n’étions pas là. Sauf que, là, encore une fois, personne n’est venu hormis le cours du cetpro, de 16h30 à 18h. Je n’ai pas trop vu comment se passait la fête mais elle a commencé le lundi avec des défilés d’élèves et d’habitants de la province. Il faut savoir que la capitale de cette province qui s’appelle Caylloma, c’est Chivay, donc il y avait des gens de tous les villages alentour. Toutes les écoles ont défilé sauf nous. Je ne sais pas pourquoi (mais ça m’évite un deuxième ridicule. Vous avais-je raconté le premier ? Je ne me rappelle pas.).
Ce mardi-là, nous avons appris (enfin, Adeline m’a appris parce que Miriam l’avait déjà mise au courant) qu’il y avait eu un cambriolage dans la maison d’Arequipa. Je ne sais pas si j’avais déjà parlé de la première infraction lors de laquelle Carmen (fille de Lourdes, tante de Fernando) s’était fait voler sa flûte traversière et son téléphone alors qu’elle était entrain de dormir dans son lit. Et bien, il y a eu une autre infraction, de plus grande ampleur et en plein jour cette fois-ci. Dans la matinée, entre le moment où on part pour aller au CETPRO (vers 8h-9h, tout dépend de l’heure à laquelle on commence) et le moment où on rentre pour manger (vers 13h30). On pense que c’était bien prémédité.
Ils ont commencé par le haut de la maison, c’est-à-dire chambre de Fernando et chambre de Miriam. Ensuite, ils sont descendus dans la chambre de Lourdes et celle de Claire, d’Adeline et moi (Adeline et moi n’avions rien laissé sur Arequipa). Il faut croire qu’ils n’ont pas eu le temps de finir parce que le sac de Claire était en plein milieu de l’étage et ils n’ont pas eu le temps de voler dans la chambre de Léa et Marion. Cela n’empêche que la maison était sens dessus-dessous. Je ne fais que réitérer ce que Claire m’a dit, je n’ai rien vu. En plus de ça, près du sac de Claire, on a retrouvé les clés que Carmen avait perdues il y a un certain temps déjà.
On ne peut s’empêcher de penser que c’est parce qu’ils ont vu des « gringas » (blanches) rentrer dans la maison qu’ils ont décidé de s’en prendre à nous. Ils ont dû penser qu’il y avait beaucoup de choses de valeur dans la maison. Maria nous a dit qu’il y avait des voleurs qui embarquaient tout, jusqu’à la dernière petite pièce de fourniture. Je peux dire que seuls les ordinateurs ont échappé au vol, ils étaient au cetpro avec les filles. Du coup, en ce moment, la sécurité est entrain d’être renforcée et Fernando qui est à Chivay en ce moment nous a dit qu’il avait appris que les voisins et l’hôtel à côté avaient été volés plusieurs fois déjà. Donc ça doit être aussi le quartier qui veut ça.
D’abord ils ont essayé d’ouvrir la porte en bois avec un pied de biche, on peut voir encore les trous qu’ils ont faits. Tentative infructueuse, ils y sont allés au chalumeau sur la porte en fer de la chambre d’en bas. Tout ça en plein jour, et personne n’a rien vu. Mais c’est monnaie courante au Pérou, les gens ne voient rien, ne se préoccupent pas des problèmes des autres. Mais quand il y a du potin, par contre, ça ne pose pas de problème.
Passons à un sujet plus léger. La cuisine à Chivay. Hormis son état assez insalubre (ce qui n’est pas le sujet, en fait), elle est plutôt fonctionnelle. Encore heureux, vu que nous avons chacune notre tour de cuisine. Moi, je dois cuisiner le mardi. C’est très déstabilisant de cuisiner dans un pays quand on n’a pas les mêmes ingrédients qu’à la maison. Du coup, on essaie un peu de se mettre à la cuisine péruvienne ou de bidouiller avec ce que l’on trouve.
Ainsi j’ai déjà fait une ratatouille surtout à base de carotte et de courgette (oui m’man, je sais ce que tu vas me dire « ohhhh, bah on va pouvoir en faire à la maison !!! »… ben oui), j’ai fait un arroz chaufa (style de riz cantonais à la péruvienne), du poulet à l’ananas (hmmm) et… DES CRÊPES !! Très dépaysant n’est-ce pas ? Enfin, j’ai failli ne pas pouvoir les faire. La poêle étant super nulle, les crêpes collaient et devenaient de la bouillie. Ce n’est sans compter sur un ami de Miriam qui a bien voulu nous prêter sa super poêle qui fait des super crêpes ! Et on trouve du nutella, parce que des crêpes sans nutella, ce n’est pas possible (mais ça coûte cheeeeer, 35 soles le gros pot, divisez par 3,8 et vous avez le prix en euros). C’était bon !
On mange aussi souvent de la viande d’alpaga, c’est bon, mais il ne faut pas penser que c’est de l’alpaga. La semaine prochaine, avec Adeline, on va aller manger du cuy (à prononcer « couille » en espagnol mais pour nous, Français, il vaut mieux prononcer « couilli » ça porte moins à confusion. Imaginez que vous dites à votre patron « hier j’ai mangé un cuy ». Déjà un va croire que vous ne savez pas que « couille » c’est féminin, et il va vous trouvé vraiment bizarre…). On ira mais on demandera sans la tête, pauvre petite bestiole. Pour info, le cuy c’est le cochon d’Inde pour nous. Et j’avais goûté vite fait l’autre jour à Arequipa et… miam miam miam ! T_T c’est terriiiiiiible ! Normalement c’est une bête qui se mange les jours de fête. Autrement, il y a beaucoup de poulet.
Je vous ai dit que j’avais récupéré un cours de 4 heures péruviennes (donc 3 heures françaises) en français. J’avoue que quand je dois y aller, j’ai grave pas envie, mais quand j’y suis, je rigole bien et je me rends compte qu’il y a plein de chose à leur enseigner et que je ne les ai plus que 4 fois. Je trouve ça assez frustrant au bout du compte. De ne pas pouvoir tout leur enseigner. Ce qui m’a permis de me rendre compte, et je l’avais remarqué aussi en anglais quelques jours avant, qu’il y a énormément de choses à apprendre dans une langue et que ce n’est pas toujours évident de savoir par quoi commencer quand on ne sait pas trop ce que l’apprenant doit savoir en premier. Certes, les livres sont là pour nous guider mais toujours est-il qu’il y a toujours des moments où on se demande ce n’est pas trop dur, où si on va réussir à bien expliquer, comment utiliser bien le livre si on se base dessus. Et je me suis rendue compte aussi que 3 heures (je parle en heures françaises) par semaine, avec tout ce qu’il y a à enseigner, ce n’est pas suffisant. Et c’est frustrant, très frustrant.
Entre temps, Fernando m’a dit que comme Léa ne veut pas faire le cours du samedi et que comme je rentre les weekends, je pouvais faire le cours à sa place. Sur le coup, je n’avais pas écouté, c’est au moment où il me regardait intensément pour voir ce que j’allais dire que j’ai compris qu’on avait parlé de moi. Pas eu le temps de répondre ou de réagir que déjà Claire et Adeline me défendait avec véhémence. Mais peut-être l’ai-je déjà raconté ? J’ai oublié tellement de chose que je ne me rappelle plus. Je nous avais trouvé un surnom mais les filles n’étaient pas très emballées. Je ne comprends pas… Pourtant, c’est mignon les Trois petits cochons (à ne pas mettre au féminin svp !). Ce même jour (c’était le jeudi quand Chris est venu), j’ai eu un éclair d’organisation. J’ai fait un tableau avec les dates des cours pour chaque groupe avec ce que j’ai fait, ce que je vais faire pour le prochain cours. Comme ça, je ne fais pas plusieurs fois la même chose et j’ai un semblant de suivi. Je suis fière de moi !
Je vais m’arrêter là pour une première partie de ce looooong article, j’ai tellement de choses que je n’ai pas dites que ça me demande beaucoup de pages sur word (oui parce que je suis à Chivay au moment où j’écris cet article, comme ça, ça va plus vite).
Bises à tous,
Camille
tu n'as pas dit si j'avais gagné pour la traduction ?
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